Elle peut même être comparée à une greffe : il y a toujours un risque de rejet et c'est pour cela que l'on doit tout prendre en compte si l'on ne veut pas avoir d'ennuis.
Il ne faut tout de même pas devenir paranoïaque : la plupart des constructeurs sont prudents et ne négligent pas les mesures de précaution. Il est rare que l'on détecte de gros problèmes et la piscine naturelle, par son esthétisme, demeure un véritable plaisir pour les yeux !
Le climat doit également être pris en compte puisqu'il autorise (ou interdit) certaines installations. Dans une piscine naturelle, on va créer des cascades et des lames d'eau afin d’oxygéner la piscine. Si la température est trop forte, avec l'été, ces lames se réchauffent et, au lieux de produire de l'oxygène, en consomment. Comme vu dans la première partie de cette étude, pareille situation peut avoir des conséquences sur le bassin et ses habitants.
Chacune de ces contraintes est prise en considération. Elles permettent de déterminer l'aspect final qu'aura la piscine, il ne faut donc pas se tromper. C'est la raison pour laquelle une piscine naturelle est souvent plus longue à construire.
Malgré le développement d'un produit plus accessible, la piscine naturelle n'est pas encore bon marché et reste réservée à une certaine « élite » : c'est un investissement financier important (cf. Comparaison entre la piscine naturelle et la piscine abiotique), tout simplement parce que chaque piscine naturelle est unique.
Elle se doit de s'intégrer de manière harmonieuse au site choisi. Un véritable travail est mené avant même de commencer l'élaboration d'un plan. Il faut étudier avec précision toutes les caractéristiques naturelles qui font la particularité du terrain : rochers, végétation, pente, qualité du sol… Chacun de ces éléments est pris en compte puisque ce sont eux qui permettront la bonne adaptation de la piscine.
Lors de l'interview que nous avons réalisée avec un constructeur de piscine naturelle de Les Baignades, nous avons appris que leur plus long chantier avait été celui concernant les Maisons Bulles de Tourettes-sur-Loup. L'installation avait duré six mois. Un projet de lac (jamais abouti) existait déjà depuis une quarantaine d'années. Un trou avait été creusé et la dalle de béton avait une forme naturelle. Ils l'ont donc utilisée et ont créé une séparation pour différencier zone de baignade et zone de filtration. Deux gros rochers séparés formaient une sorte de canyon, certes très joli, mais les pierres étaient légèrement poreuses, car feuilletées par endroit. Il a donc fallut refaire du faux rochers et y mettre une membrane liquide, un gel, pour respecter l’étanchéité et préserver les pierres et leur aspect naturel. Bien évidemment, un chantier ne prend généralement pas autant de temps mais le constructeur nous a confié qu'il avait été très intéressant de travailler dessus car de nombreuses solutions techniques étaient à trouver pour garantir le bon fonctionnement de cette piscine.
Maintenant si l'on prend les choses plus largement : la piscine naturelle n'est pas non plus un produit miracle. Elle est peut-être plus écologique, elle n'en reste pas moins piscine, ce qui implique un grand bassin à remplir et une évaporation importante, en particulier en été. Fort heureusement le bassin n'a pas besoin d'être fréquemment vidé (en réalité, il ne doit pas être vidé car cette action entraînerait avec elle la disparition de l'écosystème créé dans la piscine) ce qui permet une consommation d'eau moindre.
Par ailleurs, la piscine est dépendante de l'électricité même si ses constructeurs s'efforcent de minimiser la consommation énergétique. Sans une pompe efficace, l'eau stagne et devient un paradis à bactéries. C'est pourquoi une très large gamme de pompes a été développée qui s'adaptent au mieux aux besoins des utilisateurs. Ainsi, il ne sert à rien de prendre une pompe très performante et tout aussi gourmande en électricité, si cette-dernière ne doit servir qu'une petite piscine et peu d'utilisateurs : il ne sera pas utile que l'eau soit très fréquemment épurée. Inversement, si la piscine est plutôt grande et doit accueillir une grande quantité de personnes, et ce tout au long de la journée, il faudra une pompe qui épure la totalité de l'eau en un minimum de temps au risque de se retrouver avec une contamination bactériologique (par les bactéries) du bassin. Ce choix, il vaut mieux le laisser faire par un expert : votre santé est peut-être en jeu !
Toutes les plantes ajoutées, les minéraux présents dans l'eau, toute la biodiversité environnant la piscine permet de créer un véritable écosystème. Il est, certes, fragile mais c'est déjà bien de pouvoir enrichir nos environnements « sur-goudronnés » d'un peu de vie. C'est là le principal avantage : en opposition à la piscine abiotique qui ne sait que détruire toute forme de vie pour obtenir un milieu totalement stérilisé, la piscine naturelle, elle, sait se servir de la vie pour fonctionner. Elle rejette tout ce qui pourrait polluer ce petit bout de monde : les produits chimiques et le chlore sont bannis de son fonctionnement. Elle a ainsi un faible impact sur l'environnement et peut même être utile pour, par exemple, sauvegarder certaines espèces de plantes, (un peu comme un plan d'eau artificiel où l'on laisserait pousser des plantes en voix de disparition pour qu'elles se reproduisent). En comparaison à la piscine traditionnelle, on peut donc clairement parler d'écologie.
Le terme de développement durable a été défini en 1987 dans le rapport Brundtland. Ce concept doit permettre de protéger l'environnement tout en réduisant les différences sociales et économiques.
Beaucoup de personnes, intègrent immédiatement la piscine naturelle dans leur conception du développement durable en négligeant les aspects et économiques et humains. Or, même si elle est assez respectueuse de l'environnement, la piscine naturelle, quand elle est privée, n'a, d'un point de vu économique, que peu, voire pas, d'intérêts et ne permet nullement de réduire les différences sociales.
Enfin, dans un environnement comme le nôtre (proche de la mer), elle n'est qu'un bassin, au coût de construction relativement élevé, n'ayant presque pour seul but que le divertissement. Elle est aussi peu indispensable qu'une piscine classique et n'est qu'un luxe.
C. Rentre-t-elle dans le cadre du développement durable ?
B. Est-ce une piscine écologique ?
A. Intégration à l'environnement
Pour l'instant, la piscine naturelle demeure au stade expérimental, il n'existe pas encore de normes très claires mais vu la tendance actuelle à la protection de l'environnement, ce procédé ne peut que se développer et, par conséquent, se démocratiser.
Son aspect « proche de la nature » enchante et, la touche « écolo » qu'elle apporte, plaît beaucoup. En ces temps où il devient nécessaire de faire attention aux besoins de notre planète, chaque effort compte et la piscine naturelle pourrait être une sorte de goutte d'eau dans l'immense vase de ce que nous devons faire.
III. Une piscine respectueuse de l'environnement